Seul l’intemporel est durable – Mon moulin à céréales de Salzbourg

Vendredi 27.8.2021 matin

Je m’apprête à moudre du sarrasin et elle s’arrête, pour la première fois depuis 40 ans !

Je suis abasourdi, je trouve effectivement le fusible de réserve, mais il s’arrête immédiatement.
Je réalise soudain à quel point je l’utilisais tous les jours, à quel point j’en avais besoin et depuis combien de temps elle faisait son travail sans condition.

Je la dévisse, la nettoie avec amour et me demande si cette société existe encore……

Dans ce court laps de temps, ces 40 années passées ensemble se déroulent comme en accéléré :

J’ai reçu le moulin à céréales de ma mère lorsque j’étais jeune étudiante à Innsbruck et j’aurais été bien plus heureuse de recevoir un autre cadeau à l’époque.
Je ne savais pas vraiment pourquoi je devais faire du pain ou utiliser de la farine complète.
Elle vivait dans un placard, car la cuisine était trop petite pour lui donner une place permanente.
On la sortait à toutes les occasions pour l’oublier ensuite.

Ensuite, mes enfants ont grandi avec elle.

Je n’oublierai jamais le souvenir de ma petite fille qui insistait pour lécher chaque jour une cuillère de farine fraîchement moulue et qui, debout sur un fauteuil, versait toujours le grain.

Ce moulin a connu des hauts et des bas avec moi, de nombreux déménagements, il a aussi connu des pays lointains, il a souvent dû attendre des mois, emballé dans des boîtes, avant d’être à nouveau alimenté en grains.

Plus j’ai grandi, plus je l’ai appréciée et elle a toujours occupé une place particulière dans la cuisine, prête à l’emploi à tout moment et utilisée presque tous les jours.

Lorsque ma fille fondera son propre foyer, je sais exactement quel cadeau je lui offrirai pour son premier anniversaire………..

Bien que je doive maintenant me passer de mon moulin à céréales pendant un certain temps, c’est la joie qui prédomine et c’est ce que je veux exprimer ici pour finir :

OUI, cette entreprise existe toujours et OUI, même après 40 ans, une réparation est effectuée, alors qu’elle aurait dû être exposée dans le musée de l’entreprise en tant que voiture de collection.

Une conversation téléphonique très émouvante avec la direction et la sœur du fondateur de l’entreprise, malheureusement décédé depuis, a révélé que ce moulin devait être l’un des premiers que ma mère avait acheté à Hallein au début des années 1980.

Avec nos remerciements et nos meilleures salutations du sud de la Styrie.

Martina Emig

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